Noces Translucides

Au commencement était une photo. Non pas l’une de ces images choc qui font la une des magazines, juste la capture d’un instant fugace, dont la force évocatrice ne se déploie que lentement à mesure qu’on la contemple. Morbihan, fin des années 70 : deux jeunes mariés s’enlacent avec fougue et tendresse, au milieu d’un cortège nuptial se décomposant en plusieurs plans, sur fond de rue bifurquant en une perspective étrangement trompeuse… C’est à partir de l’intense émotion suscitée par ce cliché de Guy Le Querrec que François Corneloup a conçu ces Noces Translucides, qui prennent bientôt la forme d’une œuvre résolument transdisciplinaire : à travers le texte de Jean Rochard, la voix de la comédienne Anne Alvaro, à travers bien sûr la musique à laquelle le violon de Jacky Molard apporte ses réminiscences bretonnes, l’image fixe semble s’animer et se donner à voir – et à entendre ! – en une multitude de déclinaisons et d’interprétations, palimpseste de sens et de sons.