Daniel Humair

La nostalgie, très peu pour lui ! Bien qu’en six décennies de carrière, il ait joué avec à peu près tout ce que le jazz peut compter de légendes (sauf Miles Davis et Sonny Rollins, ne manque-t-il jamais de préciser), Daniel Humair n’est pas du genre à regarder en arrière, préférant raviver inlassablement la flamme de l’improvisation créative au contact de musiciens qui n’ont souvent pas la moitié de son âge. Pris sous son aile dès le tournant des années 2000, alors qu’ils étaient encore ses élèves au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, Vincent Lê Quang et Stéphane Kerecki forment aujourd’hui avec lui un trio d’une insolente liberté, récemment enrichi par la voix du trompettiste Yoann Loustalot. Soit un quartette sans piano évoquant l’esprit des formations d’Ornette Coleman et Don Cherry, vibrant de la pulsation prodiguée par un maître-batteur qui, en peintre reconnu et gastronome averti, n’aime rien tant que varier les couleurs avec gourmandise.