Suzanne

Suzanne, c’est une voix qui fredonne, murmurant des souvenirs sans âge ; une voix instrumentale scandée, déchirée, portée par les vibrations intenses de l’alto de Maëlle Desbrosses, la mélancolie douce de la clarinette d’Hélène Duret, les arpèges limpides de la guitare acoustique de Pierre Tereygeol, mais aussi par les voix nues des trois musicien(ne)s, qui tour à tour s’adonnent au chant sans prétention ni fausse pudeur, comme saurait le faire un enfant. Suzanne, c’est un trio pas comme les autres, une instrumentation chambriste sans rythmique, mais pas sans rythme, laissant autant sa place au silence qu’aux tourneries obsessionnelles de la musique minimaliste ou à de lointains échos de danses traditionnelles. Suzanne, c’est surtout un univers fascinant et atemporel, modernité bercée de mélancolie folk, boîte à musique distillant de douces romances sans parole dans lesquelles chacun pourra déceler les réminiscences de ses propres souvenirs.