Christophe Girard Sextet

Et si l'accordéon était en fait le plus spatial de tous les instruments ? Sous les doigts d'un virtuose comme Christophe Girard, c'est en effet tout un monde qui s'ouvre, espace entre les voix, les registres, les timbres... Un univers musical complet qui ne demande qu'à être prolongé, magnifié, amplifié par un sextette « de chambre », dont l'instrumentation originale autorise aussi bien la fusion acoustique des timbres que la superposition tranchante des plans. Cette conception orchestrale, l'accordéoniste nivernais sait la mettre au service d'une narration au souffle puissant, récit fantastique s'organisant en longs tableaux dont la facture quasi symphonique demeure constamment irriguée par la sève de l'improvisation, dans un va-et-vient constant avec l'écriture. Une musique fluide et plastique qui, de l'aveu même de son auteur, est capable de naviguer « du solo au tutti, du concerto grosso à Mingus » : vous avez dit « inclassable » ?