Ciné-concert "La Belle Nivernaise"

On le sait, le cinéma n’a jamais été vraiment « muet », l’accompagnement musical ayant toujours été le corollaire indispensable de ce divertissement rapidement élevé au rang d’art. Pour « mettre en son » La Belle Nivernaise (un titre prédestiné pour une programmation à Nevers !), chef-d’œuvre méconnu de Jean Epstein d’après une nouvelle d’Alphonse Daudet, François Raulin fait le choix surprenant d’associer son trio jazz au chœur des Grandes Voix Bulgares, ensemble féminin perpétuant la tradition séculaire des chants polyphoniques propres à ce pays, fondés sur une technique vocale gutturale qui leur confère une couleur unique. Cinéma, jazz et folklore balkanique : trois univers qu’en apparence rien ne relie, et qui entrent pourtant ici dans une osmose totale, instruments et voix se répondant et se mélangeant en un contrepoint toujours plus serré à mesure que la dramaturgie du film se déploie.