John Surman Solo

John Surman serait-il un musicien « augmenté », comme l’on parle de « réalité augmentée » ? Dans ses performances en solo, il est en effet à même de créer un monde qui combine sons acoustiques réels – soufflés in vivo dans la salle de concert – et données musicales gérées par l’entremise de différents outils électroniques. Cette façon de se multiplier lui-même, John Surman la développe depuis 1972, avec la parution fameuse de Westering Home. Depuis, il n’a cessé de nourrir cette approche, produisant au passage une demi-douzaine de disques en solo, dont le dernier en date, Saltash Bells (ECM, 2012).
Avec les années, son style s’est quintessencié, tendant toujours plus vers la pure jouissance sonore, le don mélodique rare du polyinstrumentiste
se nourrissant de la création de denses textures avec lesquelles il alterne. John Surman ? Un souffle ontologique associé aux virtualités infinies du numérique, soit une définition du musicien du XXIe siècle. L’un des temps forts du festival !